jeudi 13 mai 2010

La pratique

Pour vous présenter à l'examen pratique PPL(A), dit initial skill test, il vous faudra avoir réussi l'examen théorique dans les 24 mois, ainsi que l'examen de radiotéléphonie.

De plus, il vous faudra une expérience de vol de 45 heures au moins, dont un minimum de 10 heures en solo et 25 heures en double. Parmi ces 45 heures, 5 au maximum pourront avoir été réalisées sur simulateur.

Vous pouvez débuter la formation pratique avant même d'avoir commencé la théorie.
Au début, vous apprendrez à maîtriser l'avion, dans diverses situations, avec votre instructeur à bord - les avions sont tous équipés de double commande, donc vous prendrez l'avion en mains à votre rythme. Puis viendra une période assez longue de tours de piste et d'exercices de simulation de pannes, jusqu'au jour du fameux lâcher seul, votre premier vol en solo : un moment fort dans votre formation de pilote !
Ensuite, le programme vous emmènera nettement plus loin du nid, avec des atterrissages sur d'autres aérodromes, des vols d'Alpes, des espaces contrôlés, du vol sans visibilité, et plein d'autres choses encore.

Jusqu'au jour où vous serez prêt pour l'examen pratique. Vous préparerez un vol, d'entente avec votre examinateur (FE). Un aérodrome contrôlé devra impérativement faire partie du programme, puisqu'il s'agira de se montrer ce qu'on sait faire à la radio. Le déroulement exact du vol dépendra de votre FE.

À titre d'exemple, voici comment mon skill test s'est déroulé. Le matin du grand jour, j'ai présenté à l'examinateur ma préparation complète du vol, avec la situation météo, les calculs de performances, le centrage, et tout et tout. Puis, après la visite pré-vol de l'avion, nous avons décollé pour la destination convenue : Sion, aéroport contrôlé. D'entente avec le FE, l'aller était mon vol, j'ai géré ma navigation selon mes plans, en décrivant tout ce que je faisais. Jusqu'à notre destination, le FE n'est quasiment pas intervenu, tout au plus pour me faire suivre, l'espace de quelques minutes, une radiale du VOR de St-Prex. À Sion, j'ai fait à la demande du FE une série d'atterrissages, dans diverses situations, avec et sans volets, avant de terminer par un complet.
Passage au « C », pour régler les taxes. Puis, après un petit café au bar du resto et le traditionnel arrêt physiologique au petit coin, il fut temps de remettre en marche. Simulation de pannes au décollage, sur la piste d'abord, puis en montée initiale. Le vol du retour a été mis à profit pour enchaîner les exercices :
- virages serrés dans les deux sens. Pour la petite histoire, le FE voulait des virages à 45° d'inclinaison. Au cours de la formation, j'avais fait des virages à 60°, qui passent très bien à condition de mettre pleins gaz, de tirer comme un sourd sur le manche et de serrer les fesses. Pour mon premier virage à 45°, j'ai mis trop de gaz et fait un peu le yoyo en sur-corrigeant. Pour le second virage, le FE m'a donné un truc : incliner l'avion à 45°, tirer 1cm sur le manche et laisser faire en mettant juste ce qu'il faut de gaz pour maintenir les tours. Nettement mieux.
- vol lent à 70kt, en contrôlant la vitesse, puis approche de décrochage. Là aussi, lors de ma formation, j'avais fait des décrochages et appris à « rendre la main » avec l'abattée. Pour l'approche de décrochage, il faut en fait « rendre la main » juste avant l'abattée, donc montrer que l'on sent exactement quand l'avion va décrocher.
- atterrissage de précaution en campagne, sous prétexte d'une surchauffe du moteur. Choix d'un champ, intégration en vent arrière, passage parallèle à 70kt pour observer la « piste », puis volte standard jusqu'à la finale courte où l'on remet les gaz, exercice terminé. L'instructeur veut surtout voir que vous avez une stratégie et que vous êtes prêt à l'appliquer.
De retour au « nid », le temps s'est gâté, 17kt (31km/h) de vent nous attendent, avec des rafales à 25kt (en route, j'ai profité d'écouter l'ATIS de Genève). Mon intégration dans le tour de piste est un peu patatoïde, mais posé sans encombre pour un touch and go. Second tour de piste mieux maîtrisé, atterrissage final un peu plus mouvementé dans les rafales de travers, mais rien de méchant. Sitôt la piste dégagée, l'instructeur me serre la main en me félicitant, youhouhou !

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