dimanche 2 mai 2010

Quelle école choisir ?

Vous vous êtes décidé pour une licence de pilote d'avion à moteur, mais vous ne savez pas où vous inscrire ?

C'est en effet une des questions que l'on retrouve fréquemment sur les forums aéronautiques (fora pour les latinistes). Souvent, les arguments attendus par ceux qui demandent des recommandations d'aéroclubs aux autres pilotes sont assez subjectifs (sympa, pas sympa) ou se limitent au prix, qui vient régulièrement en première préoccupation.

Je vais tâcher de présenter ici quelques éléments qui devraient à mon avis entrer en considération dans le choix d'une école, sans ordre particulier d'importance. À vous ensuite de les pondérer selon votre sensibilité.

L'accessibilité :
Sachant que vous aurez au minimum 45h de vol à effectuer pour votre formation et des cours théoriques à suivre, il est impératif de pouvoir se rendre facilement au terrain de votre choix, au moins durant les périodes que vous allez consacrer à votre formation. En ce qui me concerne, ayant décidé d'effectuer la grande majorité de mes heures de vol en semaine, après le boulot, j'ai opté pour un club proche de mon lieu de travail plutôt que de mon lieu d'habitation.

L'infrastructure :
Les pistes en herbe pardonnent beaucoup plus de choses à l'atterrissage que les pistes en dur, mais sont souvent inutilisables lorsque détrempées. Une piste longue offre plus de sécurité qu'une piste courte.
Le type de piste et son équipement s'en ressentiront aussi dans le montant des taxes d'atterrissage.
Le terrain dispose-t-il d'un atelier agréé pour l'entretien des avions ? voilà qui est précieux : les terrains qui n'en disposent pas risquent d'attendre "que ça vaille la peine" avant de convoyer un appareil jusqu'à un atelier. Alors l'ampoule cassée et le VOR en rade attendront la prochaine fois. Selon l'usage qu'on en fait, il n'y a rien de grave en soi, mais c'est plutôt désagréable.
Enfin, une école située sur un aérodrome contrôlé favorisera l'apprentissage de la radio.

Le matériel volant :
Certains avions récents consomment nettement moins et coûtent moins cher à l'heure de vol (HDV) que des appareils plus anciens. Le prix de l'HDV est généralement indiqué dans chaque club pour chaque appareil, et des forfaits sont généralement proposés pour l'écolage.
Certaines écoles proposent une partie de la formation sur des avions à train classique (deux roues principales sous l'aile, et une roulette de queue). C'est un apprentissage bien particulier, plus exigeant, nécessaire par exemple pour apprendre à piloter la plupart des avions de voltige ou des vieux avions, et que vous n'aurez pas en pilotant dès le début des avions à train tricycle (roue de nez et deux roues sous les ailes).
Si, comme moi, vous êtes grand (197cm pour ma pomme) et lourd (je peux être très lourd quand je veux), ça va pas le faire dans certains avions légers récents. En ce qui me concerne, celui dans lequel je suis le mieux installé jusqu'ici est le Robin DR400. Profiter d'un vol d'initiation pour essayer les différents modèles et faire votre choix.

Les finances du club :
Le prix des heures de vol peut vous paraître élevé, mais un club qui équilibre ses comptes à la fin de l'année avec un résultat positif est un club qui va bien, il ne faut pas s'imaginer des bénéfices mirobolants. Les finances sont quelque chose de très, très fragile. Lorsqu'elles sont mises à mal, par exemple suite à des erreurs de gestion, un cercle vicieux s'installe et la situation devient vite inextricable, c'est malheureux.
On dira ce qu'on voudra, mais les seuls postes de dépenses sur lesquels un club peut mathématiquement « temporiser » sont ceux relatifs à l'entretien, même si tout club s'en défend : les créances il faut les payer à temps, l'essence il faut la payer avant de voler...
Perso, je préfère voler un peu moins, mais à bord de tagazous bien soignés.
Note à benêts : que personne ne se sente visé : je ne fais ici allusion à aucun club en particulier, j'ai simplement contrôlé que ce point soit en ordre pour le club que je choisissais, c'est tout.

Les horaires de cours :
Ils varient d'une école à l'autre. Par exemple, dans l'école que j'ai suivie les cours étaient le jeudi soir de 19h à 22h et le samedi toute la journée, de fin septembre à février pour les branches théoriques (une seule volée par an), puis la même chose en mars pour les cours de radio.
D'autres écoles proposent deux volées par an, avec des cours le vendredi toute la journée, par exemple. Donc le choix dépendra aussi des disponibilités.

On peut aussi se présenter en « autodidacte » aux examens théoriques, en ayant suivi des cours par correspondance (l'école doit cependant être agréée).

Les prix :
On l'aura compris : avec 45h de vol au minimum pour pouvoir se présenter à l'examen pratique, le prix de l'heure de vol est un argument de poids dans le choix d'une école. Toutefois, les considérations que j'ai émises ci-dessus devraient vous pousser à comparer le rapport prix/prestation plutôt que le prix seul.

La disponibilité des instructeurs :
Généralement, les écoles ont un bon nombre d'instructeurs et on en trouve toujours un de disponible. Néanmoins, si vous avez des exigences particulières pour vos périodes de vol (par exemple seulement le mardi matin) il est bon de se renseigner auprès des écoles.

Le contact humain :
L'instruction en vol n'est possible que si un rapport de confiance mutuelle s'établit entre l'instructeur et l'élève, en d'autres termes si le courant passe. Je ne pense pas qu'il soit possible de le savoir avant d'avoir volé avec l'instructeur. En ce qui me concerne, j'ai toujours eu d'excellents contacts avec tous ceux de mon club, au sol comme en l'air (je n'ai cependant volé qu'avec 3 d'entre eux, tous très différents dans leur manière d'appréhender l'instruction, mais le courant est immédiatement passé).
Suis-je dans un club en or, avec des instructeurs hors norme ? Je ne le pense pas. En parcourant les nombreux blogues d'élèves pilotes racontant leur aventure, la très grande majorité semblent convaincus d'avoir le meilleur instructeur et c'est normal.
Dans les quelques cas où un élève ne s'entend pas avec son instructeur, on convient rapidement d'essayer avec un autre et, généralement, tout se passe bien.
C'est comme ça, le contact humain ne s'installe pas de force et les écoles ont généralement une palette de moniteurs. Du reste, il est très souhaitable d'en changer au moins une fois pendant la formation, si possible quand on est déjà bien avancé, afin d'éclairer les choses sous un jour nouveau - chaque instructeur ayant ses propres méthodes. Le but n'est pas d'apprendre une méthode par cœur, mais de comprendre le pilotage.
Si vous avez des doutes, rien ne vous empêche par exemple de demander à un instructeur de vous donner les noms de 2 ou 3 de ses anciens élèves afin de les contacter : s'il refuse, c'est peut-être qu'il craint sa réputation...


Cette liste ne se veut pas exhaustive. Ce sont juste quelques points principaux que j'ai pris en considération, le dernier ayant été vérifié lors des vols d'initiation - même si ce n'est pas avec cet instructeur que j'ai fait ma formation, je savais au moment de m'inscrire qu'il y en avait au moins un qui me convenait bien.

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