samedi 8 mai 2010

Quels sont les prérequis d'une PPL ?

Une question légitime au sujet de laquelle les aéroclubs sont souvent assez évasifs concerne les connaissances de base et les capacités nécessaires pour pouvoir se lancer dans une PPL: faut-il être fort en maths ? en physique ? avoir une bonne vue ? être sportif ?

Pour ce qui est des connaissances, à partir du moment où vous avez suivi la scolarité obligatoire, que vous savez lire, écrire et compter, vous devriez être capable de suivre la formation, mais il va falloir s'accrocher : il y a du travail. Je compte publier bientôt un billet sur les épreuves théoriques.

Si vous disposez de connaissances de base en physique, que Newton n'évoque pour vous pas seulement les « Rubrique-à-brac », que n'annonce pas une attaque d'Indiens et que vous ne prenez pas le moment d'une force pour une notion de temps, alors vous devriez avoir de la facilité dans les aspects techniques des branches.

Il n'est pas nécessaire d'être fort en maths. Des notions de trigonométrie vous seront utiles par exemple pour les calculs de dérive. Toutefois, pour ceux que cela rebute, il existe également des méthodes graphiques de résolution. Être à l'aise en calculs simples est un atout en vol, car lorsque la charge de travail augmente, les capacités mentales sont vite dépassées et on se retrouve à faire 8+3=15.
Il existe bien sûr des aides au calcul, que ce soient des approximations simples qui vont bien, des règles de calcul ou des moyens électroniques, de la calculatrice jusqu'à l'application pour iPhone.

Pour l'examen théorique, vous aurez quelques calculs simples à faire (pas de triples intégrales) et vous devrez être précis. Dans votre vie de pilote ensuite, davantage que la précision et la complexité des calculs, ce qui compte avant tout à mon avis est de savoir estimer un ordre de grandeur et là, c'est surtout une question de bon sens : se planter d'un facteur 10 parce que l'on s'est gouré en mettant la virgule est beaucoup plus dangereux que de remplacer Pi par 3.

Vous pensez ne pas avoir de bon sens, avoir été oublié par la gentille fée lors de la distribution générale ? Rassurez-vous, ça se cultive aisément : quand vous faites un calcul, remettez en question votre résultat, tout d'abord en vous demandant si l'ordre de grandeur est bon, si cela fait du sens. Un exemple type est la navigation préparée pendant 45 minutes avec le plotter tourné du côté de l'échelle au 1:1'000'000 au lieu du côté 1:500'000, on se fait forcément avoir une fois ou l'autre (c'est du vécu).

Tant que l'on reste dans le cadre du vol à vue (VFR), j'ai tendance à considérer qu'en vol une approximation dont l'ordre de grandeur est bon suffit généralement et remplace avantageusement un calcul complexe dont le résultat arrive tardivement dans la prise de décision. De toute manière vous prendrez une marge de sécurité par rapport à votre calcul, puisqu'il y a plein d'éléments inconnus. En outre, la calculatrice très pratique au sol devient vite difficile à utiliser en vol quand on a déjà les mains bien occupées à tenir l'avion, tâche hautement prioritaire.

Enfin, l'anglais est la langue officielle des JAR. S'il est possible de suivre tout le cursus en français, ne pas avoir au moins des notions d'anglais est un handicap certain.

Voilà pour les connaissances de base, ce que vous avez en plus (connaissances techniques, connaissance des avions, connaissances en météorologie, maîtrise avancée de l'anglais, etc.) est tout bonus et vous facilitera grandement la formation, mais il n'y a pas de prérequis dans ces domaines.

Du point de vue des aptitudes physiques, nul besoin d'être un grand sportif et les lunettes ne sont pas rédhibitoires. Mais il y aura des examens médicaux à passer régulièrement (voir sous medical attachment), notamment déjà pour obtenir une licence d'élève pilote.
On peut commencer à voler sans licence d'élève pilote, mais puisqu'elle peut nous être refusée pour motifs médicaux, autant le savoir assez vite, avant d'avoir trop investi d'argent et d'énergie.

1 commentaire :